13/04/2023
Tous les ans, le rapport Banking On Climate Chaos analyse les financements des banques aux énergies fossiles. Publiée aujourd’hui, la 14e édition révèle que depuis l’Accord de Paris, les banques européennes ont versé 1 331 milliards de dollars aux énergies fossiles, en dépit de leurs grands discours en matière climatique.
Les derniers chiffres viennent de sortir, et ils sont édifiants. Alors que l’Accord de Paris, adopté en 2015, posait comme objectif de contenir le réchauffement global à +1,5°C, depuis, les banques françaises ont soutenu les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) à hauteur de 406 milliards de dollars. Rappelons-le, les énergies fossiles sont responsables de presque 80% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde !
Le rapport Banking On Climate Chaos, qui a actualisé ses chiffres en tenant compte des données de l’année 2022, révèle que les banques françaises jouent un rôle clé dans la crise climatique. En 2022, avec leurs quelques 15,7 milliards de dollars de financements, elles ont été les premiers soutiens européens au développement des énergies fossiles. Si les banques françaises condamnent le climat et notre avenir, BNP se place comme chef de file de cette fuite en avant.
Les soutiens de BNP Paribas aux énergies fossiles s’envolent… Depuis la COP21, ce sont 165 milliards de dollars que la banque au logo vert a accordés aux charbon, pétrole et gaz. 165 milliards de dollars, c’est quatre fois le montant qui serait nécessaire pour rénover toutes les passoires thermiques de France ! La contribution de BNP à l’emballement climatique est une tendance qui semble se confirmer année après année, alors que la banque s’est pourtant engagée à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ainsi, entre 2021 et 2022, la banque française a augmenté de 20% ses financements aux énergies fossiles, ce qui fait de BNP la banque européenne à avoir le plus augmenté ses financements à cette industrie l’année dernière.
BNP se hisse de surcroît au rang de 4e financeur mondial du développement des énergies fossiles, avec au total 64,2 milliards de dollars octroyés depuis 2016.
Les principaux complices de BNP dans cette expansion toxique du pétrole et du gaz ? Les grandes majors pétro-gazières. BNP est le 1er financeur mondial des 9 majors européennes et américaines (BP, Chevron, ConocoPhillips, Equinor, Eni, Exxon, Repsol, Shell et Total) et leur a accordé 45,4 milliards de dollars depuis 2016. BNP est d’ailleurs le 1er financeur de Total en 2022 !
Il ne faut pas se fier aux grands discours de BNP en matière climatique. Entre 2016 et 2022, 37% des financements de la banque à l’industrie des énergies fossiles étaient liés à des émissions d’obligations, et non à des prêts. Ces financements « cachés » échappent donc aux engagements de la banque annoncés en janvier dernier, suite à notre mise en demeure.
La banque la plus polluante de France reste par ailleurs très agressive en matière d’exploitation pétro-gazière en mer, un secteur à haut risque pour le climat et la biodiversité. En témoignent les 42 milliards de dollars que BNP a octroyés depuis 2016, plaçant ainsi la banque au rang de 1er financeur mondial de ce secteur.
Face à ce constat alarmant, la société civile a le pouvoir de faire bouger les lignes ! La communauté scientifique a pris les devants et fait entendre sa voix. Dans une lettre adressée aux dirigeants de BNP Paribas, 600 scientifiques ont enjoint les membres du conseil d’administration de BNP à démissionner si la banque continuait de soutenir de nouveaux projets d’énergies fossiles.
En février dernier, nos associations Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam France ont lancé une action en justice pour contraindre BNP à respecter son devoir de vigilance en matière climatique. C’est un procès inédit au monde ! En effet, c’est la première fois qu’une banque devra passer devant le juge pour répondre de sa contribution au réchauffement climatique.
Vous aussi, rejoignez le mouvement ! Plus nous sommes nombreux et nombreuses à rejoindre L’Affaire BNP, et plus nous pourrons inverser le rapport de force face à la banque la plus polluante de France. En effet, depuis des années, les chiffres des rapports Banking On Climate Chaos montrent que BNP poursuit sa course folle dans le financement de bombes climatiques qui condamnent notre avenir sur Terre. Une décision de justice contraignante a le pouvoir de changer les choses !